5.3 Ressources educatives pour personnes inmigrantes
Les familles immigrantes qui arrivent en Espagne et affrontent des difficultés supplémentaires au reste des familles avec des membres sourds sont de plus en plus nombreuses :
- Elles ont une difficulté pour avoir accès à la langue officielle de l’Etat et celle co-officielle de leur Communauté Autonome. Quand il s’agit de mineurs sourds la difficulté est majeure.
- Elles arrivent sans aucune compétence linguistique, ni dans le langage des signes ni dans la langue orale.
- Avec la pénurie de ressources économiques et sociales, elles consacrent beaucoup de temps à travailler hors de la maison et à légaliser leur situation et il existe même des cas où les membres d’une famille ont été séparés les uns des autres pendant des années.
- Du fait de ceci elles n’ont pas eu le temps suffisant pour se consacrer à leurs filles et fils et l’interaction familiale s’en voit affectée.
- Il peut arriver que dans leurs cultures d’origine la présence d’un membre souffrant de surdité dans la famille soit interprétée d’une autre manière, parfois avec honte, dans d’autres avec l’illusion de ce qu’ici il y aura un remède médical ou éducatif.
- Une intervention attentive est nécessaire sans l’imposition de modèles qui ne sont pas toujours bien compris et sont vécus comme une invasion et une disqualification personnelle.
Du fait de l’être, tout élève sourd immigrant requiert un Plan d’accueil nécessaire qui lui facilite l’intégration dans le nouveau milieu en le dotant de l’information nécessaire sur ce dernier et en lui transmettant une tranquillité psychologique.
100% des élèves sourds immigrants ont besoin de mesures en marge de l’accueil. Il s’agit fondamentalement de mesures linguistiques (pour apprendre le langage des signes espagnol ou catalan et le castillan ou la langue co-officielle de leur Communauté Autonome) et de mesures de soutien scolaire. Dans toutes les communautés l’attention à l’élève immigrant est incluse dans le Plan Annuel de Compensation Educative ou d’Attention à la Diversité que chaque année les établissements doivent élaborer au sein du Plan Annuel du Centre ou Programmation Générale Annuelle.
Quant aux mineurs et jeunes sourds immigrants, selon la LOMCE (Loi Organique d’Amélioration de la Qualité Educative) dans le chapitre II “Compensation des inégalités dans l’éducation” dans l’article 80, le paragraphe 2 signale que “Les politiques d’éducation compensatoire renforceront l’action du système éducatif de manière à éviter des inégalités dérivées de facteurs sociaux, économiques, culturels, géographiques, ethniques ou d’autre genre”. Ainsi surgit la dénommée éducation compensatoire dans le D.R. 299/1996 du 28 février sur l’aménagement des actions orientées vers la compensation des inégalités en éducation, pour les élèves ayant des nécessités éducatives spéciales associées à des situations sociales ou culturelles défavorisées. Dans l’article 3 dudit décret “l’élève appartenant à des minorités ethniques ou culturelles, en situations sociales de désavantage, avec des difficultés d’accès, permanence ou promotion dans le système éducatif” est spécifié comme éventuel destinataire. Il faut créer des mesures d’attention adéquates aux nécessités réelles de l’élève immigrant. Ces mesures devraient être externes à l’éducation compensatoire et la présence de professionnels spécialisés pour faire face aux besoins de ce groupe doit être promue.